L'unique cachette valable de contenus illicites est, la plupart du temps, le texte lui-même. Ces contenus sont variables. Ils peuvent véhiculer un témoignage (Soljenitsyne, Chalamov), une révélation sur un crime commis par Staline (Pilniak) ou sur des aspects de la répression (Platonov, Dombrovski). Mais au-delà de ces révélations, le savoir «ésotérique» porte sur la nature du langage lui-même, ses capacités de non-transparence, de production d'ambiguïté.
C'est dans les moments de répression que l'on s'aperçoit, plus qu'à d'autres époques, du statut ambigu de la fiction.
Moby-Dick est une histoire de la mer, et la mer est la vie «dont les eaux de profond malheur sont salées par les larmes humaines». Moby-Dick est l'histoire de l'éternel Narcisse qui est en l'homme, fixant toutes les rivières et tous les océans afin de s'emparer du fantôme insondable de la vie – périssant dans les eaux illusoires.
En un mot, l'espèce de bonheur qu'il me faut, n'est pas tant de faire ce que je veux, que de ne pas faire ce que je ne veux pas. La vie active n'a rien qui me tente; je consentirais cent fois plutôt à ne jamais rien faire qu'à faire quelque chose malgré moi, et j'ai cent fois pensé que je n'aurais pas vécu trop malheureux à la Bastille, n'y étant tenu à rien du tout qu'à rester là.
Après une période de maturation, dont on a pu observer quelques manifestations dans les derniers cartons de tapisseries, la satire devient le trait dominant de toute l’œuvre de Goya: elle se fait progressivement plus incisive, plus politique en multipliant ses cibles et en diversifiant ses formes d’expression. Et surtout elle fait une place de plus en plus grande à l’imagination alors même qu’elle semble plus proche du réel.