Traduction nouvelle de l'italien et notes par Béatrice Arnal
«Que le peuple t'appelle cavalier, comte ou révérend, je ne t'honorerai pas si je ne vois pas en toi quelque chose de meilleur que ton titre.»
Ces Satires sont essentielles à la connaissance du grand poète italien. Elles ont été écrites dans la meilleure tradition du genre qui, depuis Juvénal, n'a pas d'autre sujet que la vie de l'auteur. On découvre l'autoportrait d'un homme épris de simplicité, contraint, pour affirmer ses goûts propres, d'en venir à une critique acérée de ses contemporains.
Edition bilingue.
Si le bonheur se trouvait dans les honneurs ou dans l'immense richesse, je louerais le fait de viser exclusivement ce but avec un désir intense.
Mais en voyant les papes et les rois, que nous prenons pour des dieux sur terre, être toujours en souci, je ne peux pas dire qu'il y ait en eux du bonheur.
Si j'alliais les richesses du Grand-Turc et les dignités du Pape, et que je désire encore monter plus haut, j'en profiterais bien mal.
Je me dois de chercher par tous les moyens comment ne pas nuire à ma vie, car j'ai toute raison de l'aimer plus que tout ce que j'ai au monde.