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code EAN :
9782351220740


Parution : 03/03/2011
Format 13x20
128 pages
12 euros

Version ebook :
5.99 euros
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Maclow, Ville-Fièvre

Yann Bourven

À Maclow, ville concentrationnaire cernée de remparts battus par la mer, un ressuscité – Une «Ombre» – revient hanter les quartiers où il a vécu. Son parcours onirique dans cette cité devenue jungle urbaine nous fait découvrir les pans à la dérive d'une société en phase ultime de décomposition. L'individu n'est plus rien, à Maclow, et les valeurs n'ont plus cours.
«Maclow, fin de journée, les gens rentrent chez eux, voûtés, ne se regardent plus, ne se parlent plus, se méfient, s'épient, se jugent, fantômes enfiévrés, vidés, exténués.»
Sous cette parabole chaotique, cauchemar extrême de notre monde revisité par un poète en rupture, perce l'appel à la nécessaire utopie – seule planche de salut –, exprimée ici avec une vigueur rarement égalée.

Né en 1978, Yann Bourven construit une œuvre qui explore sans trêve ce territoire qu’il nomme «poésie-vérité». Sont également parus aux éditions Sulliver, Le Dérèglement et Chroniques du diable consolateur.

Presse :

Chez Yann Bourven, on dirait que les choses se créent à mesure qu'elles s'écrivent. Opposée au doux ronron des phrases que la littérature impose au lecteur jusqu'à le dévoyer, il s'agit ici de langue en action, en perpétuelle mutation. [...] Son multi-personnage, le Bourvaine, en lequel il est peu difficile de reconnaître un double de l'auteur, s'exprime dans une langue enragée et poétique qui, faisant songer parfois à Lautréamont, parfois au Rimbaud de certaines Illuminations, souvent à Céline (moins les points de suspension), tout en demeurant parfaitement originale, se concrétise en une sorte d'orgasme permanent qui brasse en effet le poétique et le politique jusqu'à les imbriquer si étroitement qu'on ne les distingue plus.
Jacques Lovichi - La Marseillaise

La violence du langage de Yann Bourven est à la mesure de la violence de l'offre et des échanges commerciaux.
Denis Chollet - Le Patriote

Maclow Ville-Fièvre est un récit tissé d’incantations et de décantations. Beauté intransigeante et saisissante d’une fin. C’est sans issue, crépusculaire. Le langage est tout entier comme une flamme vacillante de feu follet. Il résiste avec rage bien qu’il sache déjà qu’il devra s’éteindre lorsque prendra fin l’ignoble décomposition dont il tire son énergie esthétique.
Thierry Jolif - Unidivers

 

Extrait :

- T’es une espèce de démon intérieur, c’est ça?
- Oui, en quelque sorte.
- Je me doutais bien que t’étais différent.
Nous sommes soudainement plongés dans la nuit. Les lumières artificielles prennent le relais. Il s’arrête de marcher au milieu d’une rue, il lève les yeux pour contempler le ciel sans étoiles, pour tenter de caresser du regard les draps du cosmos. Il semble chercher la route qui nous conduira aux origines du monde – nous sommes deux enfants explorateurs.
Je suis sûr qu’il peut sentir l’Enfant aux yeux rouges… Au loin, des sirènes et des cris. Ceux de l’Enfant résonnent encore dans mon ventre. J’observe cet homme qui a lutté toute sa vie pour la liberté, combats dont il ne se souvient plus du tout. On lui a opéré le cerveau. Comme les autres. On les a plombés. On les a enfermés puisqu’ils rêvaient d’une société différente, sans classes, sans État, une société poétique et responsable. Une société pas rentable. On les a enfermés puisqu’ils rêvaient d’un autre avenir. Son Enfant aux yeux rouges – ses rêves – celui qui vivait dans son ventre à lui, n’est qu’un cadavre en état de décomposition avancée.
Sa démarche est déséquilibrée, attendrissante; ces Amnésiques-là ont été des humains authentiques, certains d’entre eux – comme la Buveuse au revolver – recouvrent parfois la mémoire et tentent de résister… Mais le système les rattrape aussitôt… J’observe cet homme qui ne luttera plus jamais.
- Je n’ai plus de nom. Je n’ai plus rien. Comment t’appelles-tu, toi?
- On me nomme le Bourvaine.
- Je n’ai plus de forces, mon pote. Je suis mort à l’intérieur.
- Je sais.
- Aide-moi, le Bourvaine. Aide-moi, je t’en prie.
- Comment?
- Tue-moi.
- C’est ce que tu veux?
- Oui… Tue-moi, mais avant… donne-moi un nom.
- Je n’ai pas ce pouvoir. Je suis désolé…

petit nuage
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