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code EAN :
9782351220382


Parution : 14/03/2008
Format 15x22
176 pages
19 euros

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Hollywood, cinéma et idéologie

Régis Dubois

De «Tarzan à Hollywood» aux «Peaux-rouges, Noirs, Viets, Arabes, aliens et autres mutants», en passant par «Le D-Day mis en scène par Hollywood» ou les incontournables «Rocky et Rambo», chapitre après chapitre une réalité se dessine: «En plus de promouvoir un certain mode de vie, les films made in Hollywood imposent aussi et surtout une manière de penser. Car l'idéologie américaine est définitivement inscrite dans les formes et dans les structures mêmes du cinéma hollywoodien.»

À travers des exemples concrets, dans un style qui allie efficacité et humour, ce livre dévoile les complicités du vieux couple cinéma-idéologie, auquel Hollywood s'applique régulièrement à redonner une nouvelle jeunesse.

Régis Dubois enseigne le cinéma. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment : Dictionnaire du cinéma afro-américain (Séguier, 2001), Le Cinéma des Noirs américains (Le Cerf, 2005) et Une histoire politique du cinéma, paru en 2007 aux éditions Sulliver, et particulièrement bien accueilli par la critique.

Presse :

Certes, les studios présentent le divertissement comme unique moteur de la plupart de leurs productions. Reste qu'au fil d'analyses passionnantes et pertinentes Régis Dubois montre qu'il n'en est rien. [...] Après la lecture de ce livre, vous ne regarderez plus jamais un film de la même façon.
Michaël Melinard - L'Humanité Dimanche

Dans un style tout à fait abordable, clair et limpide, Régis Dubois place chaque film dans son contexte historique et avance des arguments précis. Remettre en perspective est le principal souci de l'auteur qui se garde bien de psychologiser.
Thomas Roland - lecoindeloeil.com

Régis Dubois [...] s'attaque avec une verve syntaxique à tout ce que le cinéma étasunien tente, consciemment ou non, de dissimuler. L'auteur met en exergue au fil des pages une vision réaliste, parfois inattendue, du pouvoir des images sur les spectateurs, et, par extension, sur le monde.
Géraldine Pioud - iletaitunefoislecinéma.com

 

Extrait :

Tous les films hollywoodiens mettent en scène un premier rôle (parfois deux, un masculin et un féminin), des seconds rôles et des rôles de moindres importances. De la sorte ils imposent, d'une certaine manière, une hiérarchie parmi les personnages et, en dernière instance, parmi les Hommes. Notons que les prix d'interprétation (les Oscars notamment) reprennent cette même classification. Aussi les films hollywoodiens fonctionnent-il sur un modèle hiérarchisé et individualiste. Ce qui n'était pas le cas des premiers films soviétiques d'Eisenstein, par exemple, qui inventa la figure de la «masse-héros» (les masses laborieuses étaient «le» héros de l'histoire). Dans le cinéma hollywoodien cette vision individualiste est renforcée par le phénomène du star system. La vedette, reconnue comme telle, tient le premier rôle, son nom figure en ouverture et en lettres capitales au générique, elle a le monopole du gros plan et c'est elle qui oriente la perspective narrative, faisant survenir les événements, motivant et justifiant dans le même temps les changements de plans. C'est à elle que le spectateur est convié à s'identifier par un subtil jeu égocentrique de mise en scène des regards (regard de la caméra, regard du spectateur et regard du personnage) . Le second rôle ne sera lui par conséquent qu'un faire-valoir, objet, adjuvant ou opposant, destiné à réaliser ce complexe processus de projection-identification. Les films hollywoodiens imposent en ce sens une hiérarchie des personnages, hiérarchie donnée comme modèle au spectateur et, insidieusement, à la société (voir pour exemple le type de relation homme/femme développé dans Fenêtre sur cour).
Par ailleurs, beaucoup de récits hollywoodiens, et ce n'est bien sûr pas un hasard, sont construits sur le modèle du success story : un individu – en général un quidam parti de rien ou face à une difficulté importante – surmonte un à un tous les obstacles qui entravent son ascension sociale, professionnelle ou autre et, parce qu'il fait montre de vertus (il est d'ordinaire courageux, loyal, volontaire) parvient à atteindre son but (l'amour, la réussite, le succès). Cette conception idéologique, «éminemment favorable à l'éthique capitaliste» nous dit Hennebelle, est inscrite dans les fondements même de l'american dream: toute personne, si elle s'en donne les moyens, peut accéder au bonheur et à la réussite; tout le monde a les mêmes chances au départ... C'est le mythe du self-made-man si cher à la nation américaine. Cette conception darwiniste de la réussite personnelle, fondée sur la valeur physique et morale de l'individu, permet du même coup de justifier les inégalités présentes au sein de la société: puisque le héros parvient à ses fins (grâce à son courage, à sa valeur morale), celui qui ne réussit pas est le seul responsable de son échec.

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