Alan Beffroi écrit, creuse, cartonne inlassablement son inconscient, mais pour les gens il n'a jamais rien foutu de sa vie, il a juste publié de vagues livres poétiques, des romans un peu déréglés, mais dans ce monde ça ne compte plus… Ouais, on ne lit plus, c’est clair! pense-t-il à voix haute. En revanche, les faux ouvrages éclatent comme des pustules créées de toutes pièces par la Sainte Flibanque; le pouvoir bavard sponsorisé par la sauvagerie marchande saupoudre astucieusement la Vie sociale de ses livres-logiciels écrits par des fonctionnaires et des journalistes aux ordres qui nous opiacent les sens, leur discours nous tartuffe le ventre, jusqu’à nous faire vomir bile cynique! Ah la belle escroquerie!
Yann BOURVEN
Beffroi
La matière de mon esprit ?
Taillé dans le tissu de l’époque,
L’ordinaire tissu conjonctif temporel, aujourd’hui perverti,
Taillé dans le nuage de dioxyde de carbone, tissu industriel et urbain,
Taillé dans le dôme de chaleur, trame inaltérable ourdie par les petites mains de l’araignée climatosceptique,
Taillé dans la panique subdésertique, dans la pénurie hydrique et les ronciers anémiques,
Dans les sautes d’humeur du Gulf Stream, dans les retours de flamme incongrus du vieux général Hiver,
Dans les trombes dévastatrices des nouveaux déluges...
Dernier délire du singe savant (prochaine parution)
«Personne, aujourd’hui, n’est prêt à croire que l’écriture poétique ait lieu en dehors de la situation historique et qu’il existât un poète, ne serait-ce qu’un seul, dont le point de départ ne serait pas déterminé par les conditions de son époque.»
Ingeborg BACHMANN
«Il y a dix mille façons de s’occuper de la vie et d’appartenir à son époque. Nous ne sommes pas pour que dans un monde désorganisé les intellectuels se livrent à la spéculation pure. Et la tour d’ivoire nous ne savons plus ce que c’est. Nous sommes pour que les intellectuels entrent eux aussi dans leur époque; mais nous ne pensons pas qu’ils puissent y entrer autrement qu’en lui faisant la guerre.»
Antonin ARTAUD
«Changer le monde n'est ni folie ni utopie mais justice.»
Miguel de CERVANTES